Le suivi complémentaire de la qualité de l’eau à l’aide de la multisonde : Démystifier l’utilité des variables mesurées
À travers la colonne d’eau, la multisonde mesure les données mentionnées précédemment à chaque mètre et, dans les cas exceptionnels de lacs plus profonds, aux deux mètres. Analysées par la suite sur un ordinateur, elles permettent de décrire la stratification thermique et certaines propriétés physicochimiques du plan d’eau.
Tout d’abord, la mesure de la température est primordiale, puisqu’elle permet de déterminer la présence de cette stratification qui se définit comme étant la formation de couches d’eau distinctes qui se superposent les unes sur les autres. Ce phénomène est dû à la différence de densité entre les couches d’eau de différentes températures. Au sein des lacs, l’eau la plus dense a une température de 4 °C, c’est pourquoi le fond de ceux-ci a souvent cette température. Ce phénomène est utile à la compréhension des données de qualité de l’eau, puisqu’il permet de déterminer la fréquence de relargage des nutriments emprisonnés dans les sédiments ainsi que la présence de certains organismes aquatiques.
Ensuite, la mesure de la quantité d’oxygène dissous peut, dans certains cas, être un bon indice du niveau trophique des plans d’eau. De plus, servant à la respiration des organismes aquatiques, celle-ci donne des indications sur la santé des lacs et permet d’évaluer la qualité des habitats par exemple pour les poissons.
Pour continuer, l’étude de la mesure du pH permet de définir la qualité de l’habitat des organismes aquatiques. En effet, ceux-ci préfèrent majoritairement une eau dont le pH se situe près de la neutralité. Selon le MELCCFP, l’intervalle de valeurs du pH qui assure la protection de la vie aquatique se situe entre 6,5 et 9,0. De plus, le pH influence la quantité et la disponibilité d’éléments chimiques pour les organismes aquatiques. Par exemple, en conditions d’acidité, certains métaux lourds deviennent plus disponibles et sont assimilés plus facilement par la faune et la flore aquatique, ce qui peut être dommageable.
Finalement, la conductivité spécifique est la capacité d’une solution à transmettre le courant électrique. Sa mesure est importante, puisqu’elle permet de déterminer la quantité de substances minérales dissoutes, sans toutefois informer de la nature de celles-ci, c’est-à-dire si elles sont des minéraux naturels ou encore des polluants. Lorsque des changements notables de conductivité sont observés dans un lac, c’est le signe d’une augmentation des apports de substances dissoutes provenant du bassin versant.
En conclusion, le suivi complémentaire de la qualité de l’eau à l’aide de la multisonde est un outil qui permet d’en apprendre plus sur la santé des lacs étudiés grâce aux mesures de température, de pH, d’oxygène dissous et de conductivité spécifique qui permettent de pousser plus les loin les connaissances déjà acquises.
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Références
Conseil régional de l’environnement des Laurentides (CRE Laurentides) (2009). La conductivité. En ligne [http://crelaurentides.org/wp-content/uploads/2021/10/fiche_conductivite.pdf], consulté en mai 2023.
CRE Laurentides (2009). La stratification thermique. En ligne [http://crelaurentides.org/wp-content/uploads/2021/10/fiche_stratification.pdf], consulté en mai 2023.
CRE Laurentides (2009). Le pH. En ligne [http://crelaurentides.org/wp-content/uploads/2021/10/fiche_ph.pdf], consulté en mai 2023.
CRE Laurentides (2009). L’oxygène dissous. En ligne [http://crelaurentides.org/wp-content/uploads/2021/10/fiche_oxygene.pdf], consulté en mai 2023.
CRE Laurentides (2013). Suivi complémentaire de la qualité de l’eau. En ligne [http://crelaurentides.org/wp-content/uploads/2021/04/Guide_Multisonde.pdf], consulté en mai 2023.
Ministère de l’Environnement, de la Lutte contre les changements climatiques, de la Faune et les Parcs (MELCCFP) (2023). En ligne [https://www.environnement.gouv.qc.ca/eau/criteres_eau/details.asp?code=S0381], consulté en mai 2023.