Maladies et insectes ravageurs

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L’agrile du frêne
Connaissez-vous l’agrile du frêne? Cet insecte ravageur originaire d’Asie a déjà détruit des millions de frênes depuis son arrivée en Amérique du nord en 2002. On se souvient encore de la maladie hollandaise de l’orme qui a fait disparaître ce majestueux arbre de nos paysages. Bien que la problématique ne soit pas la même dans les milieux naturels que dans les zones urbanisées, il n’en demeure pas moins que le frêne, feuillu noble et rustique, reste une essence compagne d’importance dans les érablières. Les frênes poussent aussi en rive de cours d’eau, lacs, milieux humides ou bien dans les sols profonds des basses terres. Leur réseau racinaire très développé et leur capacité à fixer l’azote du sol leur donnent des qualités très recherchées dans les bandes riveraines.
En 2014, l’agence canadienne d’inspection des aliments (ACIA) a décrété que le territoire de la MRC des Pays-d’en-Haut était désormais en zone réglementée et visé par la problématique de l’agrile du frêne. Cet insecte de coloris bleu-vert émeraude présente un éclat brillant et une longueur variant de 8,5 à 14 mm. Bien qu’il se déplace sur plusieurs kilomètres en volant, sa propagation peut être accélérée par le transport de résidus de bois d’une région à une autre.
Vous avez un doute quant à la présence de l’agrile du frêne sur votre propriété ? Veuillez contacter le Service de l’Environnement qui validera sur le terrain.
Comment reconnaître les arbres infectés ?
La présence d’essences compagnes comme le cerisier tardif, le chêne rouge et le tilleul permet d’augmenter la stabilité d’un peuplement forestier. Les forêts diversifiées sont ainsi beaucoup plus résistantes aux perturbations naturelles et la biodiversité floristique et faunique est valorisée. Que ce soit finalement le scolyte de l’orme ou l’agrile du frêne, le maintien de la biodiversité revêt de plus en plus une importance particulière.
Concrètement, chacun d’entre nous peut y participer suivant ses aspirations. Observons notre boisé d’un peu plus près : présence de bois mort, de vieux chicots encore sur pied qui servent d’abris fauniques, diversité au niveau des essences indigènes, régénération préétablie. Tous les ingrédients sont mis ensemble pour créer un équilibre sans cesse renouvelé. Les chablis, les insectes ravageurs sont parfois là pour nous rappeler les cycles naturels et le fragile équilibre des écosystèmes forestiers.
En tant que propriétaire, on doit s’interroger sur le bien-fondé de nos actions : l’aseptisation des boisés et la monoculture ne font finalement qu’exposer davantage les forêts aux épidémies d’insectes et autres perturbations naturelles. Les jeunes pousses d’arbres en place qui nous semblent sans intérêt et qu’on est parfois tenté de couper sont pourtant cette régénération préétablie qui fait toute la différence lorsque des événements climatiques surviennent ou que des insectes ravageurs déciment des peuplements forestiers.
La conservation à l’état naturel d’une partie des terrains est un formidable rempart pour le maintien de la biodiversité : les essences d’arbres les plus adaptées aux conditions locales vont s’installer et se succéder pour atteindre une certaine stabilité : le climax. Cet aboutissement est bien sûr dépendant des coupes de bois effectuées ou de perturbations naturelles qui ouvrent le couvert forestier et favorisent les phénomènes de chablis.
Les essences semi-tolérantes à l’ombre sont idéales dans une optique de replantation. Alors, tous à vos pelles ! Replantons de la diversité : tilleuls, chênes, caryers, etc.
Comment limiter la propagation de l'agrile du frêne ?
Les maladies et les insectes envahissants peuvent s’abriter dans le bois de chauffage. Le déplacement de bois de chauffage non traité, même sur une distance de quelques kilomètres en provenance ou à destination d’un terrain de camping ou d’un chalet, est un mode commun de propagation de maladies et d’insectes envahissants. Ces ravageurs détruisent les arbres de nos forêts, ce qui a pour effet de réduire la qualité de l’air et de l’eau et de priver les animaux de leur habitat. L’agrile du frêne a tué des millions d’arbres au Canada depuis son introduction en provenance d’Asie. Il ne se déplace pas très loin de lui-même mais peut parcourir de très longues distances niché dans le bois de chauffage. C’est alors qu’il s’attaque aux frênes de la zone où il a été déplacé. (source ACIA)
La livrée des forêts
La livrée des forêts est le principal insecte indigène défoliateur des feuillus. Ses hôtes de prédilection sont le peuplier faux-tremble, le bouleau à papier, l’érable à sucre et le chêne rouge. D’autres espèces sont cependant défoliées en cas d’infestation généralisée. En 2018, d’après le MFFP, l’infestation était légère sur le territoire de Sainte-Anne-des-Lacs.
Consultez la carte pour en savoir plus.
Il faut noter que la majorité des arbres survivent à plusieurs défoliations et seuls les sujets plus affaiblis vont périr. Les infestations sont cycliques : elles durent de 2 à 5 ans tous les 10 ans environ. La livrée des forêts est un insecte indigène de l’Amérique du nord. Les populations de chenille sont donc régulées naturellement par des parasitoïdes, des maladies causées par des champignons, le froid hivernal et les oiseaux dans une moindre mesure.
Les mesures préventives consistent à conserver une biodiversité dans les boisés, favoriser le maintien de la régénération préétablie, conserver de gros chicots pour accueillir les espèces clés contribuant à la prédation des chenilles.
Consulter le site Internet du MFFP pour en savoir plus !
La tordeuse des bourgeons de l’épinette
La tordeuse des bourgeons de l’épinette et un insecte indigène de l’Amérique du nord. Le sapin et l’épinette blanche sont ses hôtes de prédilection. Il n’y a aucune infestation à Sainte-Anne-des-Lacs en 2019, même si la présence de l’insecte a été constatée localement plus au nord. Pour limiter l’impact des insectes ravageurs, une des mesures les plus efficaces est de maintenir la biodiversité au niveau des essences qui composent la forêt.
Alors, quand vous replantez, choisissez des espèces indigènes variées et adaptées aux conditions locales. La forêt n’en sera que plus résiliente face aux insectes et aux maladies! Conservez également quelques vieux chicots et du bois mort qui servent d’habitats fauniques pour les prédateurs des chenilles !